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Des outils nouveaux d'aide à la décision publique

Publié le par La Compagnie Riquet

Mesurer les ressentis des citoyens de la métropole

Il semble difficile d’objectiver les ressentis des habitants. « Les Toulousains me disent que… », posent les politiques, ce qui ne peut être tenu pour une mesure fiable.

Comme cela a été souligné lors de la rencontre nationale des agences d’urbanisme à Bordeaux en novembre 2012, « les politiques publiques locales prétendent agir sur l’organisation et le fonctionnement des territoires. Elles s’appuient, pour ce faire, sur une certaine “représentation” de la réalité territoriale. Or cette représentation est construite, façonnée par des méthodes d’enquête, des outils d’observation, des langages disciplinaires, des images virtuelles, des codes professionnels, des synthèses journalistiques... tous dispositifs techniques et médiatiques “donnant à voir” la réalité, une réalité ».

Ces grilles d’analyse formatées génèrent des biais préjudiciables à la décision publique : risque d’obsolescence des observations, non prise en compte des complexités sociales et spatiales, étroitesse du champ d’analyse. Mesurer régulièrement et objectivement l’opinion des habitants de la métropole, avec des méthodes novatrices et scientifiques, permettrait de travailler à partir d’avis éclairés et objectivés : recenser ce qui est constitutif de l’image de la ville pour mieux appréhender ainsi le décalage apparent entre l’image extérieure et l’image intérieure.

Cette approche ne s’inscrit toutefois pas dans une logique de « démocratie participative », délicate à gérer : les élus doivent assumer leur vision et leurs projets. L’exemple de la Fabrique urbaine de Toulouse montre à la fois les vertus et les limites de ce type d’exercice.

Proposition 1

Création d’un baromètre annuel

Elaboré à partir d’expertises locales en matière d’enquêtes d’opinion (BVA), d’analyses marketing (Learning), de logiciels de connaissance clients (MyFeelBack), de sociologie (Labex SMS Université Toulouse Le Mirail) et de sciences humaines et sociales (Labex IAST Université Toulouse Capitole).

Le suivi longitudinal de ce baromètre permettrait d’observer avec précision l’état et l’évolution de l’opinion publique sur des enjeux métropolitains, donnant ainsi aux élus un outil de pilotage utile et transparent. Cette initiative pourrait être aussi l’antichambre de la création d’une sorte de « cluster des technologies appliquées aux sciences sociales ».

Observer ce qui se fait de mieux à l’étranger

De nombreuses villes se posent les mêmes questions et expérimentent des réponses convergentes, mais parfois différentes. Et s’il est aisé de prendre connaissance de ces projets à travers des articles ou des visites d’étude, il est plus compliqué de se faire une véritable opinion in vivo sur la pertinence des réponses ainsi apportées.

Toulouse dispose d’une richesse pas toujours bien utilisée : ses étudiants, et notamment ceux en mobilité internationale. Chaque année, dans le cadre de doubles diplômes, d’années d’études ou de stages professionnels, ils sont plusieurs centaines en séjour long dans un pays étranger.

Proposition 2

Création d’un observatoire international des bonnes pratiques urbaines

Alimenté par un réseau de correspondants à travers le monde, composé d’étudiants inscrits à Toulouse mais en séjour à l’étranger, qui rédigeraient des « rapports d’étonnement » sur tel ou tel aspect de la politique de la ville locale (transports, aménagements, services, etc.).

Bien formés, immergés pendant un semestre ou un an, nouveaux arrivants dans une ville souvent inconnue, ils peuvent être un formidable vivier, renouvelé annuellement, d’observateurs des meilleures pratiques urbaines et citoyennes. Progressivement, une base de connaissance pourrait se constituer, utile aux élus et aux décideurs publics locaux.

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